De nouveaux chiffres montrent que le nombre de zones de basses émissions (LEZ), qui régulent l’accès aux véhicules polluants, a augmenté de 40% en Europe ces trois dernières années [1]. Les villes ayant annoncé une sortie totale des carburants fossiles sont également en augmentation.
En Belgique, seule Bruxelles a fait une telle annonce. Pourtant, d’autres villes belges se sont engagées récemment à atteindre la neutralité climatique d’ici 2030 [2].
Ces chiffres ressortent d’une nouvelle étude publiée par la campagne européenne Clean Cities [3].
Ils montrent que de plus en plus de villes prennent des mesures pour réduire la pollution de l’air en Europe. Entre 2019 et 2022, le nombre de zones de basses émissions est passé de 228 à 320 en Europe, soit une augmentation de 40%. Cette tendance va encore se renforcer davantage, puisque d’ici 2025, 507 LEZs seront actives, soit une augmentation de 58% par rapport à juin 2022.
La pollution de l’air demeure aujourd’hui le plus grand risque environnemental pour la santé. Elle est à l’origine de plus de 300 000 décès prématurés par an dans l’UE. Les villes en particulier, avec une densité de population plus élevée, sont en première ligne dans cette lutte contre la pollution de l’air, dont le trafic routier est l’une des causes principales [4]. Des études montrent que les LEZ sont un excellent outil contre la pollution de l’air, et peuvent en même avoir un impact positif sur le commerce [5].
Le rapport liste également les villes ayant déjà prévu une sortie totale des carburants fossiles, grâce à l’instauration de zones zéro émission. Pour le moment, 35 villes ont déjà passé le pas (dont 9 ont des zones zéro émission impactant tous les types de véhicules) . Pour la Belgique, seule Bruxelles en fait partie. Les zones de basses-émissions à Anvers et à Gand n’ont pas encore défini de telle date. En Wallonie, rien n’est prévu au niveau des villes, et la zone de basses émissions régionale prévue en 2023 ne s’attaque qu’au diesel [6].
Pourtant, certaines villes bénéficieraient d’une telle mesure. A Namur par exemple, les experts de l’Institut scientifique de service public (Issep) montraient en octobre 2020 que l’interdiction des véhicules les plus anciens dans la capitale Wallonne pourrait être bénéfique pour la qualité de l’air [7]. De plus, en avril dernier, des villes belges telles qu’Anvers, Leuven et La Louvière se sont engagées au niveau européen à devenir “neutre climatiquement” d’ici 2030, sans avoir pour autant annoncé de sortie des moteurs diesel et essence.
Marie-Charlotte Debouche, coordinatrice de la campagne Clean Cities en Belgique, réagit: “Les villes belges doivent adopter, d’ici 2030 au plus tard, une voie claire vers la création de zones “zéro-émissions”. Les zones de basses émissions sont un outil efficace contre la pollution de l’air, et un nombre grandissant de villes y ont recours. C’est important pour protéger la santé des citoyens, en particulier des plus vulnérables, contre cette pollution.”
FIN
Notes aux éditeurs
- Le rapport complet est disponible à la demande.
- La Commission européenne a annoncé la liste des villes sélectionnées le 28 avril dernier.
- La Clean Cities Campaign est une coalition de plus de 70 ONG et dont l’objectif principal est d’atteindre une mobilité zéro-émission dans les grandes villes européennes d’ici 2030.
- Les chiffres sur le nombre de décès en Europe et les causes de la pollution de l’air proviennent de l’Agence européenne de l’Environnement.
- Transport & Environment s’est penché sur l’impact des zones de basses-émissions sur la qualité de l’air, et Clean Cities a récemment publié un rapport sur l’impact de mesures comme les zones de basses-émissions sur le commerce.
- Plus d’informations sur trouvent sur le site walloniebassesemissions.be
- Plus d’informations dans cet article du Soir.